jeudi 30 avril 2009

La remontée vers le Nord

Dure réalité! mais il faut bien l'accepter, nous sommes vraiment sur le chemin du retour. Il faut respecter un échéancier, pas rigoureux au point de compter les jours, mais exige un minimum de planification. Nous avons donc quitté la magie de Disney par l'Intracoastal le samedi 18 avril en direction de l'inlet Ponce de Léon, au nord de New Smyrna Beach, Floride qui nous donne accès à la mer rapidement.



Tôt le matin du dimanche 19 avril, nous voilà fin prêts pour effectuer notre sortie en mer qui a duré 46 heures pour sortir de la Floride, passer tout droit la Georgie pour arriver à notre destination, soit Charleston en Caroline du Sud et ce, par vents modérés de 10-15 noeuds, et même parfois moindres durant la nuit. Voir plus bas les commentaires de Claudette concernant les traversées en mer.


Ville historique, Charleston nous a enchanté par ses belles maisons et leur vaste galerie, ce qui donne un cachet très particulier à cette ville. Les rues sont bordées d'arbres géants de chaque côté et les jardins bien garnis ont agrémenté nos promenades. De très belles boutiques aux restaurants, de la très belle marina aux services s'y rattachant, tout nous a plu. Bien sûr, pour Jean-Guy et Guy, tout cela était du déjà-vu, mais pour Claudette, tout était à découvrir. Vu que ces escales ont déjà été toutes photographiées à l'automne dernier, vous comprendrez que cette fois-ci, les nouvelles photos se font plutôt rares.

Comme nous ne pouvons rester trop longtemps à nos escales, nous avons donc quitté ce magnifique endroit pour reprendre la mer à nouveau, cette fois-ci, pour atteindre Beaufort (Morehead City) en Caroline du Nord. Cette sortie d'une durée de 38 heures était différente de la première car nous avons dû en faire une grande partie en moteur, faute de vent.

Par l'entremise d'une communication radio avec le voilier Alto, nous avons pu faire la connaissance de Jacques et Nicole du bateau-moteur (trawler) Oliver Plunkett. Des gens super sympathiques qui nous ont emmené avec eux en voiture visiter Beaufort. Ce fut une journée des plus agréables en leur compagnie.


Lundi, 27 avril 2009

Lorsque nous sommes partis de Morehead City, nous aurions bien aimé reprendre la mer pour contourner le Cap Hatteras...cependant, cela nous fut grandement déconseillé par tous les navigateurs que nous connaissons, vu la mauvaise réputation de ce cap au niveau des changements rapides de conditions météos. Alors, nous avons emprunté l'ICW (Intracoastal Waterway) pour effectuer des escales à Oriental en Caroline du Nord et à deux autres endroits au milieu de nul part (au mille 127 et au mille 56), avant et après le Albemarle Sound, grande baie intérieure peu profonde, laquelle fut traversée sur 20 milles avec de forts vents du nord, d'environ 25-30 noeuds, que nous avons dû affronter de face. Lorsque ce front froid nous est arrivé, nous avons rapidement enfilé nos polars et nos cirés car en l'espace d'une heure, la températeur a passé de 30 degrés (gros soleil) à 15 degrés, brr, brr.

Nous croisons à l'occasion des voiliers...d'outardes qui se dirigent dans la même direction que nous, cela nous confirme que nous remontons vers le nord. Nous nous sommes arrêtés à quai à Great Bridge, en Virginie pour un petit repos de 2 jours bien mérités. Par la suite, nous désirons nous rendre à Norfolk pour quelques jours également puis, attendre une fenêtre météo afin de reprendre la mer vers Ocean City dans le Maryland.



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Claudette désire s'exprimer:

Avant de faire ce voyage, j'avais une certaine appréhension des longues sorties en mer; une fois sur place, dans le feu de l'action, je n'arrive toujours pas à raisonner ma peur. J'essaie en vain d'amadouer mon angoisse et de me convaincre que tout ira bien en me changeant les idées avec des visualisations positives mais le noeud dans l'estomac ne se desserre pas d'un poil. Est-ce possible que ces sorties en mer m'effraient à ce point? Je crois que derrière la crainte du mauvais temps se camoufle une anxiété plus insidieuse, mal avouée. L'inconnu du large me hante.

Malgré tout cela, j'ai tenu à faire partie de l'équipe en effectuant mes quarts à la barre, de jour comme de nuit, seule aux manoeuvres du voilier devant l'immensité de cette mer.

Durant tout ce temps, j'avais l'impression d'exister (barrer, manger, dormir comme ci comme çà, le même scénario pendant quelques jours.) Et toutes ces heures qui se sont envolées sans être capable de jouir du moment présent, m'ont paru bien longues.


En conclusion je peux dire que tout s'est bien passé, les conditions étaient d'ailleurs très favorables. La mer a su me révéler à moi-même...voilà!